Le Lierre lançait il y a un an (septembre 2022) « L’heure de la sobriété », une première série de notes de décryptages et de propositions concrètes pour la transformation écologique des politiques publiques françaises.
Nous avons publier une première note de Dominique Méda intitulée : « SOBRIÉTÉ : SORTIR DU MYTHE ET PASSER À L’ACTION »
Cette publication fut suivie d’une tribune dans L’Obs dans laquelle Dominique Méda, sociologue et membre du Comité d’orientation du Lierre, revient sur la définition de la sobriété, comme théorie économique et projet de société.
La note insiste sur une approche : « La bonne volonté des individus ne suffira pas. On le voit, il s’agit de susciter la mise en œuvre de nouveaux dispositifs, de nouvelles valeurs, de nouveaux cadres cognitifs, de nouveaux critères, d’une nouvelle éthique. Mais des politiques publiques accommodantes sont également nécessaires. »
Un peu plus tard, les experts du Groupe de Travail “Énergie” du Lierre, piloté par Guillaume Denis et Lucas Robin-Chevallier, publiaient une note de propositions opérationnelles pour répondre au défi de la sobriété.
Cette deuxième note, intitulée « Organiser une sobriété énergétique désirable et collective », dessine les contours d’un plan de sobriété socialement juste et qui soutient un processus de transformation écologique en profondeur de notre société.
Des préconisations concrètes et opérationnelles y sont détaillées avec une stratégie pour répondre aux enjeux de l’hiver qui vient et du plus long terme, en mobilisant l’ensemble des acteurs publics et privés, et les citoyens.
Après une définition du contexte, des enjeux et de la philosophie d’action, le Lierre se penche sur 4 volets de priorités et d’actions :
1. Obtenir des gains rapides à court-terme pour passer les prochains hivers
2. Mettre en place des réglementations structurantes et équitables pour réduire nos consommations d’énergie
3. Responsabiliser, accompagner et encourager les acteurs publics, engagés et exemplaires
4. Actionner les leviers internationaux `
La note n°2 : « ORGANISER UNE SOBRIÉTÉ ÉNERGÉTIQUE DÉSIRABLE ET COLLECTIVE » est disponible ici .
En décembre 2022, ce fut au tour de deux haut-fonctionnaires, Julien Fosse et Julien Bueb de revenir sur la restructuration nécessaire de nos politiques publiques et l’urgent besoin de cesser le mythe de la croissance verte. Ils développent dans cette 3e note les trois principaux leviers que sont la substitution des énergies fossiles par des énergies renouvelables, l’efficacité énergétique et la sobriété.
Ils expliquent notamment que la sobriété n’est pas une adaptation à la marge, qu’elle pousse donc à questionner les besoins et, à travers eux, notre rapport au temps, à l’espace, à ce qui nous entoure, à la technique. Elle remet en cause certains habitus individuels ou collectifs, en interrogeant les besoins, pour les hiérarchiser, prioriser ceux qui sont vitaux, puis essentiels, tout en limitant ceux qui relèvent du superflu ou du nocif. Finalement pour le Lierre, la sobriété convoque une réflexion plus profonde de nos modes de vie individuels et surtout collectifs, ainsi que le fonctionnement de nos sociétés dont l’économie n’est qu’un instrument à leur service.
Aujourd’hui, nous partageons le travail documentaire, réalisé par le Centre Ressource du Développement Durable (Cerdd) en partenariat avec le centre de documentation de la Maison Régionale de l’Environnement et des Solidarités (MRES) des Hauts-de-France, qui dresse un tableau transversal de la sobriété, de ses cadrages législatifs aux éléments de débat qu’elle suscite : sobriété subie ou choisie ? Sobriété ou frugalité ? Quelles confusions entre sobriété et efficacité ? Nous pensons que cette publication récente complète très utilement nos réflexions sur le sujet.
Ce dossier bibliographique (en accès libre ici) retrace les dysfonctionnements d’un modèle consumériste profondément ancré et explore l’ambition d’une sobriété systémique et transformatrice.
La sobriété se conjugue au pluriel. Elle fait reposer la transition écologique sur des enjeux d’énergie, mais aussi de matières, de modèles de production et de consommation, d’égalité sociale. Elle considère les ressources sur le temps long, leurs répartition et conditions d’accessibilité. Les sobriétés en disent long sur le nécessaire et complexe changement de modèle économique et démocratique. Elles concernent à la fois l’individu et le collectif, les citoyen·nes comme les territoires. La sobriété nous ramène tous et toutes à nos besoins fondamentaux et appelle à la solidarité pour un monde plus juste et durable.