Politiques culturelles et sobriété : quel rôle pour la puissance publique ?

Dans la série de notes sur la transformation écologique des services publics, le GT Culture du Lierre explore comment le secteur culturel peut faire évoluer son modèle, ses pratiques, et jouer un rôle important en accompagnant les changement des pratiques et des imaginaires, pour un monde plus sobre, solidaire et désirable. Des propositions à partager avec les acteurs culturels et au-delà !

La sobriété, bien au-delà de la baisse ciblée de la production et de la consommation des ressources à laquelle elle fait référence, désigne un mode de vie épanoui car respectueux de soi et du monde vivant, et propice au développement de nouvelles convivialités.
Comme tout autre secteur socio-économique, le secteur culturel doit réduire ses émissions de CO2 et sa consommation de ressources en adoptant des pratiques écoresponsables et adapter ses modèles au nouveau régime climatique.
Au-delà, les politiques culturelles ont également un rôle particulier de vecteur à jouer pour accompagner le changement des pratiques et des imaginaires, en diffusant la culture scientifique et en imaginant le monde de demain, un monde sobre, solidaire, désirable et convivial.

Dans cette note inédite du Lierre, vous trouverez :

  1. l’analyse des enjeux écologique du secteur et un état des lieux, notamment des freins et difficultés identifiés,
  2. des priorités d’actions, au nombre de 4, en commençant par l’éco-responsabilité et la sobriété au quotidien :
    • mesurer pour mieux limiter son impact,
    • réduire en priorité l’impact majeur de la mobilité des personnes et des œuvres,
    • diminuer l’impact des bâtiments et équipements culturels,
    • limiter les effets du numérique culturel aujourd’hui et demain,
  3. des propositions fortes pour engendrer des plus changements structurels et inscrire la sobriété dans les modèles culturels :
    • avec l’instauration d’un moratoire sur la construction de nouveaux équipements culturels,
    • en interrogeant le modèle qui conduit à produire toujours plus d’œuvres et de manifestations, en donnant davantage de visibilité à l’offre existante, en rééquilibrant les financements de la création vers la diffusion des œuvres et en limitant le gaspillage des ressources provoqué par la surproduction des industries culturelles,
    • en renforçant d’autres objectifs ou critères que la seule fréquentation comme indicateur de succès des politiques culturelles,
  4. des propositions pour accompagner les changements d’imaginaires :
    • par la diffusion de la connaissance sur les enjeux scientifiques et climatiques,
    • en garantissant la liberté de création pour permettre aux artistes d’imaginer un monde où les conditions d’habitabilité de l’ensemble des êtres vivants seront garanties,
    • en faisant que la puissance publique assume pleinement ses responsabilités réglementaires et de soutien financier à la création, en faisant confiance aux artistes pour s’emparer des sujets relatifs à la transition écologique dans leurs œuvres.


Cette note s’inscrit dans la série de notes du Lierre sur la transformation écologique des services publics :

Cette note est le fruit d’un travail collectif, coordonné par le Groupe de travail « Culture » du Lierre.
Des agents publics du Ministère de la Culture et d’autres institutions publiques y ont contribué, et au regard de leur fonctions ont souhaité garder leur anonymat.
N’hésitez pas à nous contacter si vous souhaitez être mis en relation avec les membres de de ce groupe de travail.