Tribune dans la Gazette des communes

Parce qu'il y a urgence à agir, neuf dirigeants territoriaux ou hauts-fonctionnaires du Lierre publient cette tribune appelant à renforcer dès maintenant, et au cours du mandat qui s'ouvre, les efforts pour la transition écologique dans les territoires !

Nous savons qu’il est urgent d’agir, et pourtant les débats au cours de la campagne présidentielle n’ont pas permis de mettre le climat et l’urgence écologique et sociale à l’agenda politique. Dans ce contexte, neuf dirigeants territoriaux ou hauts-fonctionnaires du Lierre publient cette tribune – écrite en avril – appelant à renforcer dès maintenant, et au cours du mandat qui s’ouvre, les efforts pour la transition écologique dans les territoires !

Nous y faisons des propositions sur le suivi de la SNBC, les financements, les critères de subventions publiques, la prévention des risques, la participation citoyenne et les dynamiques collectives à susciter dans nos organisations pour redonner du sens au travail des agents publics.

Merci aux signataires de la tribune pour cette expression, alors qu’ils sont en poste et en action dans les territoires pour mettre en œuvre ce type d’orientations :

Véronique Balbo Bonneval, DGS d’université, Julien Fosse, inspecteur en chef de santé publique, Alexandre Fremiot, DGS de l’EPT Plaine commune, Noam Leandri, cofondateur­ du Sens du service public et secrétaire général de l’ADEME, Didier Ostre, DGS de la Ville de Marseille, Véronique Ragusa-Bartolone, directrice de l’environnement et l’écologie urbaine à l’EPT Est ensemble, Emmanuel Rouede, DGS de la Ville de Grenobl, Wandrille Jumeaux, administrateur territorial, co-fondateur du Lierre et Raphaël Yven, directeur d’hôpital, co-fondateur du Lierre

La tribune est en ligne ici : Transition écologique : donner aux acteurs publics les moyens d’agir (lagazettedescommunes.com)

Tribune du Lierre dans la Gazette des communes

Professionnels de l’action publique investis dans la transition écologique, nous sommes spectateurs, malgré nous, d’un mauvais récit. Alors que la prise de conscience des désordres écologiques et les alertes des scientifiques ont atteint un point culminant, les politiques publiques ne sont toujours pas à la hauteur. Pire, les services publics, premiers remparts pour répondre aux crises écologiques dans une trajectoire d’adaptation socialement juste, sont plus que jamais fragilisés.

Dans ce contexte d’urgence climatique, d’effondrement de la biodiversité et de creusement des inégalités, nous appelons à réinterroger les paradigmes de l’action publique. Les moyens et l’adaptation des services publics, l’association des citoyens aux politiques publiques et l’adoption d’objectifs à la hauteur de l’urgence écologique et sociale devraient être au cœur du débat démocratique, si nous voulons engager une véritable bifurcation de notre modèle vers la soutenabilité. La crise sanitaire comme la guerre en Ukraine, qui fait grimper les prix de l’énergie et des céréales, renforcent la nécessité d’un changement rapide pour adapter nos sociétés à ces menaces et préserver notre autonomie.

Seules des décisions politiques, confortées par la dynamique des mouvements citoyens, contri­bueront à fixer un cadre ambitieux à ­l’action publique. Ces évolutions, qu’elles aient pour objet la transition énergétique, la transformation de l’appareil productif, l’intégration de nouveaux risques dans le système de protection sociale ou la révolution des politiques de recherche et de formation, ne manqueront pas de rencontrer des résistances.

Elles devront être engagées avec courage, inventivité et efficacité. A ce titre, la gestion de la crise sanitaire est riche en enseignements pour identifier les forces et les faiblesses de nos institutions.

Nous pensons que notre action doit être évaluée à l’aune d’objectifs ambitieux en matière de transformation écologique des politiques publiques. Nous souhaitons que les acteurs locaux et nationaux aient les moyens de lancer la stratégie nationale bas carbone dans les territoires et de contrôler son avancement et sa réalisation. Nous voulons des modes de financement spécifiques dédiés aux projets les plus volontaristes. Nous exigeons que les subventions publiques intègrent systématiquement des critères sociaux et environnementaux. Enfin, nous portons l’ambition du déploiement d’un service public de prévention des risques et de la santé environnementale, nouvelle étape de notre système de protection sociale. Dans une période d’épuisement sociétal et de défiance généralisée, cette ambition est de nature à redonner du sens au travail des agents et de la force à l’action collective.

Nous appelons tous les acteurs publics à renforcer leurs efforts en faveur de la transition écologique. Nous continuerons à partager nos compétences et à imaginer de nouvelles solutions sur nos territoires, en agissant avec le réseau du Lierre. Nous sommes prêts à porter cette transformation des politiques publiques, dès maintenant. Demain, il sera trop tard.