Le sujet de la transformation écologique suppose que chacun prenne la mesure de la rupture nécessaire, et nous en sommes encore loin.
Le monde dans lequel nous vivons, et dont les impasses environnementales sont désormais flagrantes, forme un système qui s’auto-reproduit. Il détermine notamment nos représentations, la production de savoirs, la transmission des connaissances. Nos systèmes de formation, de plus en plus interfacés avec le monde marchand, incitent par là à la concurrence, à la division du travail et des savoirs, ils inculquent encore l’idée d’une coupure radicale entre humains et non-humains, ils privilégient encore la transmission de savoirs codifiés plutôt que l’envie de découverte et d’auto-réalisation. Au final, par bien des côtés, ils ne sont plus à jour.
La transition écologique suppose donc de revisiter les contenus comme les formes de l’enseignement et de la formation.
Des initiatives existent, tant dans la formation initiale que dans la formation continue, elles sont souvent le fait de petites structures qui ont pris conscience du besoin d’expérimenter de nouvelles voies. Au plan institutionnel, le sujet est repéré, que ce soit dans l’Enseignement supérieur, ou pour la formation des agents publics, mais il s’agit encore d’annonces ou de premiers pas et, là comme ailleurs, le greenwashing et la communication sont des menaces potentielles.
A son échelle, Le Lierre entend contribuer à dépasser cette situation. Surtout que nos membres portent ces enjeux depuis plusieurs années (lire cette tribune de Sébastien Maire et la présentation du Cycle supérieur de la transition de l’INET auquel Véronique Balbo Bonneval a fortement contribué).
En lien avec notre série de notes consacrée à « la transformation écologique des services publics », nous proposons ici une deuxième note, après la contribution de Gilles Lhuilier sur la transformation écologique de l’université.
Cette contribution de Véronique Balbo Bonneval porte plus spécifiquement sur la formation des fonctionnaires et dirigeants publics aux enjeux de la transition écologique.
Où en est la formation des cadres de la Fonction publique ?
Annoncé le 11 octobre dernier par le Gouvernement, le plan de formation des agents publics à la transition écologique a commencé, avec pour objectif de former l’ensemble des agents de la fonction publique à l’horizon 2027. La formation des 220 Directeurs d’administration centrale (DAC) a commencé fin 2022 (lire cet article) et le dernier module de ce dispositif, portant sur la « mise en mouvement des DAC » se déroule les 14 et 23 mars 2023, autour des thématiques structurantes du Secrétariat général à la planification écologique (SGPE).
Au delà, un accompagnement des DAC s’appuiera sur des experts-métiers des ministères de la transition écologique et de la transition énergétique et de leurs établissements .
En parallèle, le déploiement en région est testé en région Auvergne Rhône Alpes.
Ce déploiement territorial sera réorganisé pour une extension aux autres régions, en tenant compte des enjeux de coût et de marchés publics pour une cible de 25 000 agents.
Par ailleurs, la collection « transition écologique » de l’outil web Mentor offrira des modules de formation en ligne, en libre accès, pour faciliter la formation de l’ensemble des agents publics.
« C’est un moment historique, on change de référentiel.
Véronique Balbo Bonneval dans Novethic le 20 février 2023
À présent, pour chaque politique publique, il faut s’interroger sur l’effondrement du vivant, le dérèglement climatique, la disponibilité des matériaux et leurs interdépendances »
Un article recense – sur notre site internet – les articles de presse ayant relayer cette contribution et donné la parole à son auteure.
