Le Président de la République présidera, le 5 juillet, la prochaine réunion du Conseil de planification écologique pour y annoncer les grandes orientations du quinquennat en matière de planification écologique.
Ces annonces interviendront quelques jours après que le Ministre de l’économie a annoncé, lors des Assises des finances publiques, un plan de réduction des dépenses publiques de dix milliards d’euros dès le budget 2024, sans tracer en parallèle de perspective concrète concernant le financement de la transition par l’État et les collectivités locales. Les annonces concernant la planification écologique interviendront également quelques jours après l’appel du Président de la République « à un choc de financement public » dans le monde pour financer la transition écologique et la solidarité entre les États.
Qu’en sera-t-il en France ? La réussite de la planification écologique implique de doter les pouvoirs publics et nos services publics, nationaux et locaux, de moyens suffisants. Cela passe nécessairement par l’octroi de moyens supplémentaires, notamment par un plan d’investissement massif, comme l’ont proposé Jean Pisani-Ferry et Selma Mahfouz dans leur rapport remis fin mai à la Première Ministre. Pour paraphraser un député européen : « une transition qui n’est pas financée, ce n’est pas une transition ».
Les agents publics le vivent chaque jour : nous n’avons actuellement pas les moyens, ni humains, ni financiers, de conduire une transformation de nos politiques publiques à la hauteur de l’urgence écologique, sociale et démocratique. Pire, les injonctions contradictoires et l’incapacité à adapter nos politiques mettent en péril notre modèle social et nos services publics.
Face à une planète qui brûle littéralement, une biodiversité qui s’effondre, les pollutions de l’air, des eaux, des sols, une hausse des inégalités en France et à travers le monde, et des atteintes répétées au bon fonctionnement de notre démocratie, il est urgent de prendre notre destin en main et de se donner les moyens nécessaires à l’action publique.
Les agents publics agissent d’ores et déjà à travers leur capacité d’innovation et de coopération mais nous avons besoin de décisions politiques courageuses pour mettre l’intérêt général – la défense du vivant et de l’habitabilité de la planète aujourd’hui et demain – au centre de la décision publique, avec des arbitrages budgétaires audacieux et cohérents dès le budget 2024. Ces arbitrages doivent permettre une action publique plus efficace et performante en matière de transition énergétique, agricole et écologique dans son ensemble.
Il ne saurait y avoir d’autre horizon que celui d’une transformation écologique rapide et profonde des politiques publiques et de leur mise en œuvre. Les constats scientifiques du GIEC et de la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) sont accablants. Il n’est plus acceptable de perdre du temps. L’heure est à l’action de tous. Sans action concrète sur les financements publics alloués à la transition écologique, nous accentuerons notre mobilisation avec tous les agents publics et acteurs engagés afin de pousser l’action publique à répondre aux injonctions de notre temps.
Ce communiqué est signé par les réseaux/collectifs suivants :
Le Lierre ; Collectif Nos Services Publics ; Pour un réveil écologique ; Sens du service public ; Fonction publique du 21e siècle ; Le Collectif MaMa ; Une fonction publique pour la transition écologique