Décarboner l’administration
L’équipe responsable du secteur Administration Publique du Plan de Transformation de l’Economie Française (PTEF) du think tank The Shift Project présente son rapport intermédiaire « Décarboner l’Administration publique » le jeudi 15 avril de 14h à 18h30 (en visio).
L’inscription est ouverte ici.
A noter que le Shift organisera par la suite des consultations pour recueillir les retours sur ce rapport intermédiaire, et l’avis des membres du Lierre est le bienvenu.
Latour pour les nuls.
France Culture met à l’honneur l’œuvre de Bruno Latour, sociologue, anthropologue et philosophe, que le Lierre avait accueilli il y a tout juste un an, pour son DMDM d’avril 2020. En se concentrant sur les sujets privilégiés de l’émission Soft Power, France Culture analyse les travaux de Bruno Latour sur l’art, les réseaux, et le numérique. A écouter !
Ever-Given, plus qu’un bateau, un symbole.
Julien Fosse, membre du Lierre, revient dans un billet sur le dernier rapport de la Fondation Nicolas Hulot, l’interprofession des filières d’élevage et l’Institut Veblen sur les limites de la mondialisation agricole et la souveraineté alimentaire européenne.
Aménager le capitalisme?
L’institut Rousseau et la Revue Etudes invitent les économistes Gaël Giraud et Thomas Piketty à débattre sur “les possibilités de réforme du capitalisme”. Débat à retrouver sur YouTube
Ou en sortir ?
A propos de réforme du capitalisme, Mediapart invite un autre économiste, Frédéric Lordon, dans le cadre de la sortie de son dernier livre “Figures du communisme”. Lordon y défend la thèse que l’espace social-démocrate pour réformer en profondeur le capitalisme qui détruit nos vies et notre planète, a disparu après 40 années de néolibéralisme et appelle à en sortir en posant pour ce faire les bases d’un contre modèle “communiste”, qui aurait cependant peu à voir avec les expériences soviétiques passées, pour ne citer qu’elles. Si vous n’avez pas accès à Mediapart, il a donné une autre interview (moins bien) dans Le Média.
Le retour du revenu universel.
Alors que Lordon appelle à la mise en place d’une “garantie économique générale” pour sortir du capitalisme, Dominique Méda, qui publie une tribune dans Le Monde, tente de remettre au cœur des débats la question du revenu universel, remède à la paupérisation de la France, via une refonte en profondeur de la fiscalité.
Vers une victoire européenne pour le lobby gazier ?
Le média spécialisé Contexte revient sur les tractations européennes sur la taxonomie verte – outil de classification de référence pour les acteurs financiers donnant une définition commune des activités considérées comme durables – avec l’apparition probable d’une nouvelle catégorie pour le gaz en tant qu’”activités de transition”. Plusieurs ONG dont Greenpeace mettent en garde devant le risque de greenwashing.
Synthèse des enjeux sur la loi Climat & Résilience.
Un excellent article posté sur le blog les Nourritures Terrestres synthétise les enjeux autour de la loi Climat & Résilience. L’article commence par rappeler la trajectoire des émissions françaises, récemment revue à la baisse par le gouvernement pour amener la réduction des émissions de -2,3% (objectif initial, fixé sur avis du HCC) à -1,5%.
Par ailleurs, le franchissement du seuil d’élévation moyenne des températures de 1,5°C au niveau mondial est quasiment acté. C’est dans ce contexte que le gouvernement présente donc la loi Climat qui, dans certains domaines, semble proposer certaines avancées pour réduire les émissions de la France.
Pour autant, comme indiqué dans notre précédente newsletter, l’analyse montre que nous sommes bien loin du “sans filtre” annoncé par le Président de la République au début de la convention citoyenne pour le climat, et qui a abouti à 149 propositions. En effet, Reporterre estime que seulement “10% des propositions sont reprises par l’exécutif sans modification”, et les propositions abandonnées concernent les mesures les plus impactantes : la redevance sur les engrais azotés, la renégociation du CETA, la limitation de l’interdiction des zones commerciales, etc.
Pour défendre la loi, le gouvernement s’appuie sur une analyse d’impact réalisée par le BCG dont l’expertise en matière climatique reste à démontrer et dont la méthodologie a été très sévèrement critiquée par le HCC.
Le MTES semble en tout cas bien isolé au sein de ce gouvernement social-libéral qui n’a toujours pas pris la mesure de la gravité des enjeux environnementaux.
“Au Ministère de l’Écologie, les fonctionnaires constatent leur impuissance”.
Dans un article paru cette semaine, Reporterre rapporte une dizaine de témoignages qui témoignent du quotidien de ces fonctionnaires du Ministère de l’écologie : surcharges de travail, sous-effectifs, désorganisation des services et pertes de sens, voilà les maux structurels au tableau que dresse Reporterre.
L’article évoque également le verrou de Bercy, dont nous avons souvent parlé au sein du Lierre dans le cadre des DMDM, et qui ne permet pas la bonne construction de politiques publiques environnementales. “
Au-delà de la pression financière, certains arbitrages sont pris à rebours des des notes envoyées par les équipes du ministère”. Reporterre dresse donc le portrait de la face cachée du ministère de l’Environnement, dont nous vous conseillons la lecture.
Les villes et régions, fer de lance de l’action climat ?
Entre Covid-19 et renouvellement des Contributions Déterminées au niveau National (CDN) des États à l’Accord de Paris compte tenu de la COP26 à Glasgow, l’association Climate Chance publie l’édition 2021 de son Bilan mondial de l’action climat des Territoires. Ce Bilan est l’occasion de découvrir les tendances d’action, les signaux faibles et les initiatives remarquables de l’action des villes et régions au cours de l’année passée, en rupture ou en continuité avec l’année 2019 au regard de la pandémie. Dans un premier temps, le Bilan passe en revue les progrès et résultats enregistrés par les principaux réseaux et initiatives internationales de collectivités, notant au passage que les 1 800 villes membres de la Convention des maires européenne ont dépassé dès 2017 les objectifs d’atténuation fixés par l’Union européenne pour 2020 (-20 % d’émissions). La suite du rapport s’intéresse plus spécifiquement aux actions déployées par les gouvernements locaux dans leurs champs de compétences, l’intégration verticale de leurs compétences climat avec celles des échelons supérieurs de gouvernance, et l’appropriation locale des ODD dans un contexte de changements climatiques réclamant une transition juste. L’ensemble est ponctué de cas d’étude, évoquant tantôt le budget carbone de Manchester, la politique cyclable de Bogota ou encore les plans « montagne » et « littoral » de la région Occitanie.
La journée mondiale de l’eau
L’ONU a publié son rapport annuel sur la mise en valeur des ressources en eau le 22 mars 2021, date de la journée mondiale de l’eau. Le rapport réalise un diagnostic de la situation actuelle, met en exergue les défis liés à l’évaluation de la valeur de l’eau dans différents secteurs et selon différentes perspectives. Le rapport souligne que le prix de l’eau est sous-évalué, ce qui nuit à sa bonne gouvernance. Par ailleurs, la notion de “valeur” couvre une gamme d’avantages immatériels très larges que ne permet pas de refléter le prix. Pour réaliser une gestion durable et équitable des ressources en eau, il est fondamental de reconnaître, de mesurer et d’exprimer les multiples valeurs de l’eau, et de les intégrer aux processus de décision. Le rapport passe en revue l’évaluation de l’approvisionnement en eau et des services d’assainissement, la valeur de l’eau pour l’économie, la valeur de l’eau pour l’environnement, les valeurs culturelles de l’eau et la valeur des infrastructures hydrauliques.
Décryptage des enjeux d’eau soulevés dans le rapport Drias 2020 de Météo France
A l’occasion de la parution du rapport DRIAS 2020, le Partenariat Français pour l’Eau (PFE) a proposé un webinaire le 1er avril 2021 afin de décrypter les conclusions de ce rapport et son utilisation concrète par les acteurs de l’eau dans les territoires. Le constat du changement climatique est clair: les températures en France ont augmenté de 1,7 °C depuis l’ère pré-industrielle, la sécheresse des sols a été multipliée par deux, les vagues de chaleur par trois, etc. Le rapport présente les évolutions futures des températures et précipitations pour le XXIème siècle en France sur la base de trois scénarii, à savoir : réchauffement inférieur à 2°C (=RCP2.6), réchauffement compris entre 1,7 et 3,2 °C (=RCP4.5) et réchauffement supérieur à 3,2°C (=RCP8.5).
Trois indicateurs sont retenus dans ces simulations : la température, la pluviométrie et les évènements extrêmes. Sans surprise, quels que soient les scénarios, les températures moyennes vont augmenter, avec des pics en été et d’importants contrastes régionaux. Plus étonnant, il n’y aurait pas d’évolution nette quant au volume des précipitations attendues en France, en revanche, le “contraste saisonnier” devrait s’accentuer avec davantage de pluies en hiver et moins en été. Enfin, une augmentation des évènements extrêmes est attendue avec une hausse du nombre de vagues de chaleur en fin de siècle – multipliées par 2 et jusqu’à 10 en fonction des scenarii – des sécheresses estivales plus longues de 5 à 10 jours, notamment sur l’Ouest et le Sud de la France et enfin une hausse des pluies intenses sur l’ensemble de la France. Sur les aspects “eau”, un des intérêts du rapport réside dans la comparaison des effets des stratégies d’atténuation sur le régime hydrologique des cours d’eau, en fonction des scénarii.
Au niveau local, dans le plan de bassin d’adaptation au changement climatique de l’agence de l’eau Rhône-Méditerranée-Corse, des solutions d’accompagnement subventionnées de trois ordres sont explicitées: Tout d’abord pour l’interaction eau-sol (l’assèchement des sols dû au changement climatique fera baisser les débits et les recharges des nappes), les solutions proposées sont la limitation de l’artificialisation des sols et l’évolution des pratiques agricoles. Ensuite, la lutte contre le gaspillage de l’eau notamment via la réduction des fuites dans les réseaux, la réutilisation de l’eau, le changement des pratiques des usagers constituent le deuxième axe du plan. Enfin, le 3ème axe est de préserver et restaurer les milieux aquatiques en particulier suite à l’artificialisation, l’endiguement et la segmentation des cours d’eau.
Au niveau national, le PFE a présenté son analyse de l’enjeu de l’eau dans le 5e rapport du GIEC de 2014 : une élévation de 1°C entraîne une réduction de 20% des ressources en eau dans un contexte de croissance démographique mondiale. La plus grande partie des pluies n’alimentant pas les rivières et nappes (seulement ⅓) mais allant directement dans l’atmosphère, un degré supplémentaire aura dès lors un impact conséquent sur l’évaporation. Par ailleurs, le problème de la qualité des eaux sera aggravé par les effets cumulés d’une augmentation de la température de l’eau et une augmentation des périodes de basses eaux, diminuant notamment les capacités épuratoires des cours d’eau. Le rapport souligne la nécessité de dépasser les contradictions entre les mesures de réduction des émissions de gaz à effet de serre et la gestion de l’eau, citant les exemples de l’hydroélectricité, les captures de carbone et la reforestation.
Le webinaire est accessible en replay ici. Plus d’informations sont également disponibles sur le portail DRIAS qui met à disposition les dernières simulations disponibles sur les impacts du changement climatique.