Le Lierre organisait avec Marc-André Selosse une journée sur le sujet des sols, avec une approche transversale autour de l’idée que les sols sont le substrat de la transition écologique et qu’il faut hiérarchiser les usages pour viser la sobriété foncière.
Au programme :
10h30 – 12h : Conférence de Marc-André Selosse du Muséum National d’Histoire Naturelle sur les fonctionnalités biologiques des sols.
14h – 14h45 : Intervention d’Anne Trombini, directrice de « Pour une agriculture du vivant », sur l’agriculture et la biodiversité.
15h – 15h45 : Intervention de Jacques Thomas, président de l’Association Française pour l’Étude du Sol, les liens entre les sols et l’eau.
L’objectif de cette séquence est de développer l’approche systémique pour illustrer l’importance et l’impact du sol afin de tendre vers une biodiversité fonctionnelle.
16h – 18h : table-ronde conclusive sur la planification écologique et son importance dans la préservation des sols, animée par Véronique Balbo-Bonneval, avec :
- Lisa Belluco, députée écologiste de la Vienne,
- Cégolène Frisque, adjointe au maire de Rennes et universitaire,
- Frédéric Glanois, secrétaire général du pôle impact du Secrétariat général à la planification écologique,
- Marc-André Selosse, du Muséum National d’Histoire Naturelle.
Cette journée est ouverte au grand public, le samedi 13 janvier 2024 à l’Académie du climat – Inscription obligatoire sur ce lien.
Retour en image sur la journée – la table-ronde conclusive est accessible en replay sur Youtube.
Synthèse de la journée
Nous sommes très heureux d’avoir commencé l’année 2024 par une journée thématique sur le vivant et les sols ! 🍂 🌱
“Remettre les pieds sur terre”…. grande question politique et vaste programme.
La matinée était réservée à la démonstration par Marc-André Selosse, de l’importance de la question du sol, “placenta de l’humanité”. Il nous a alerté sur l’artificialisation des sols : “En 50 ans, on a perdu 10% de notre surface agricole, l’équivalent de la région PACA, disparue sous les infrastructures de transport, les zones industrielles. On ne peut pas continuer, parce qu’il en va de notre autonomie alimentaire.”
En début d’après-midi, Anne Trombini nous a présenté les pratiques agroécologiques qui émergent depuis 30 ans autour de l’idée que le sol n’est pas un substrat minéral mais un écosystème vivant qu’il faut régénérer ! #régénération
Puis, Jacques THOMAS nous a partagé les activités de l’association française pour l’étude des sols et 20 ans d’action dans le domaine de la conservation de la nature dans le sud-ouest. Avec un zoom sur les zones humides, maillon essentiel du fonctionnement hydrologique des bassins versants, et qui sont au cœur de l’enjeu de préservation de l’eau, et d’adaptation au changement climatique.
📹 La table ronde conclusive portait sur le #ZAN, la sobriété foncière, la planification écologique et la question des sols, dont le replay est accessible ici.
La députée écologiste de la Vienne, Lisa BELLUCO a souligné le besoin que les élus soient dorénavant des bâtisseurs de la qualité des sols. La planification écologique doit être transversale en mêlant la qualité à la quantité des sols disponibles avec les questions de logements et de production alimentaire.
A cette question de protection des sols, le secrétaire général du pôle impact du SGPE, Frédéric Glanois, a expliqué pourquoi dans les 22 chantiers du SGPE aucun travail n’est dédié au sol : “Il y n’y a pas d’administration et d’opérateurs qui portent la question des sols en France, ni même un ministre”. “Aucune des réunion interministérielles de 2023 n’a pour objet le sol, en revanche 10 parlent de la voiture électrique (…) C’est un sujet moins naturellement porté et mis en avant, c’est un sujet vaste”.
Cégolène Frisque adjointe au maire de Rennes et universitaire, nous a elle, parlé de la territorialisation des enjeux avec la nécessité de “travailler sur l’intensification des usages au niveau global (en intensifiant l’utilisation des logements et en posant la question de la taille des logements”) puis sur la manière de construire grâce à la densification douce pour faire de la dentelle urbaine”.
Marc-André Selosse a étayé l’importance de générer un nouveau modèle d’aménagement qui donne envie, passant notamment par une mise en récit nouvelle grâce aux artistes et publicitaires. L’intégration des logiques du vivant aux fondamentaux permettra de modifier notre savoir vivre et en limiter son impact sur l’environnement : “Les objets vivants n’appartiennent pas aux sciences du vivant (…) le climat ne se pense pas sans les maths et la physique, il y a besoin de l’interdisciplinarité. L’enseignement en France c’est une façon d’apprendre à loucher car chaque discipline présente un monde différent”.