Actualités & événements du Lierre en février-mars

Retour sur les principales actualités du Lierre en février et mars 2024, avec les dernières publications du réseau et les prochains événements auxquels nous participons (colloque, café-débat, rencontres académiques de nos partenaires) ou que nous organisons pour nos membres, à Paris et ailleurs en France et hors de France. Les informations détaillées de chaque événement du Lierre sont envoyées à nos membres dans les newsletters.

Côté actualités, le Lierre a publié plusieurs tribunes en ce début d’année.

Dans une tribune au « Monde » parue le 18 janvier, le Lierre s’associe à un collectif de fonctionnaires et de chercheurs pour demander au président Macron et au premier ministre de conserver l’organisation de l’administration du ministère de l’écologie, pour éviter que le rattachement de l’énergie à Bercy n’affaiblisse notre ambition climatique et notre action en faveur de la transition énergétique. Le journal Les Échos s’est aussi fait le relais de cette prise de position, dans son article sur le périmètre étendu du Ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires.

Cette prise de position fait suite au remaniement et à l’annonce du rattachement du Ministère de l’énergie à Bercy, motivé par la relance de l’industrie nucléaire. Séparer les problématiques énergétiques, climatiques et environnementales est pourtant néfaste à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Les leviers d’actions identifiés par le SGPE pour l’atteinte des objectifs à l’horizon 2030, en sont la preuve : une grande majorité est liée à l’énergie.

Le Lierre est également cité dans un long papier de Julien Vincent dans le Monde sur La crise écologique fait renaître le désir d’État (en ligne ici).
Face au changement climatique, les penseurs de l’écologie politique ont forgé de nouvelles alliances avec les sciences sociales et sont passés d’un rejet de l’organisation étatique et de sa finalité productiviste à l’ambition de le révolutionner de l’intérieur pour profiter de sa puissance souveraine. Sans perdre de vue les impératifs sociaux et démocratiques.

Depuis quelques années, la réflexion sur ce que de nombreux chercheurs appellent déjà, en référence au philosophe anglais du XVIIe siècle Thomas Hobbes, un nouveau« Léviathan écologique »préoccupe un nombre croissant d’agents de l’Etat. Parmi eux, un certain nombre de « technos » se sont regroupés en 2019 dans un « réseau écologiste des professionnel·le·s de l’action publique », le Lierre. Ces « fonctionnaires, hauts fonctionnaires, expert·e·s, consultant·e·s, acteurs et actrices des politiques publiques », comme ils se décrivent eux-mêmes, veulent « écologiser l’action publique ».

En pleine crise agricole, Le Lierre (et son groupe thématique Agriculture & Alimentation) a également publié une tribune, reprise par plusieurs médias, sous l’angle “Face aux difficultés agricoles, protégeons les revenus des agriculteurs et l’environnement“.
De nombreux agriculteurs sont depuis des années victimes et dépendants d’un système intensif et libéralisé qui comprime leur revenu et les endette. La réponse à cette détresse ne peut être le refus des progrès en faveur de l’environnement et de la santé. Cela traduirait une vision court-termiste occultant que les principales menaces pour l’agriculture sont le changement climatique, la perte de biodiversité et les pollutions.

Le texte est en ligne sur notre site internet (l’article reprend plusieurs reprises dans les médias) ainsi que dans Contexte, Horizons Publics, le site de la revue La Terre, ainsi que dans Marcelle (le médias des solutions) et le média spécialisé Agra Presse.


Côté événements, Le Lierre participait – samedi 3 février – au colloque Gouverner par les besoins – Quels services publics demain ? 
qui s’est tenu à l’Assemblée nationale en présence de plusieurs parlementaires, syndicats, intellectuel-les, chercheur-se-s, associations et collectifs de fonctionnaires et agents publics. Florence Guéry y est intervenue à la 3e table-ronde pour partager l’analyse du Lierre sur l’état des services publics et nos propositions pour faire de l’État, des collectivités territoriales et des services publics le fer de lance de la transformation écologique.


Le 21 février, I4CE organise le lancement de la 1e édition du rapport sur le déficit d’investissement climat de l’UE 🇪🇺

Le Green Deal européen a été une priorité absolue pour l’Union européenne. Depuis 2019, les institutions de l’UE ont fixé des objectifs ambitieux, adopté des réformes audacieuses en matière de tarification du carbone et adopté une législation qui fait l’objet de vifs débats. 

Le succès du Green Deal se mesurera à sa capacité à déclencher des changements structurels dans l’économie de l’UE, à assurer la prospérité, la résilience et l’équité sociale tout en réduisant les émissions de gaz à effet de serre. En pratique, cela signifie que des millions d’entreprises, d’autorités locales et de familles investissent dans la rénovation de bâtiments, l’acquisition de pompes à chaleur, l’achat de voitures électriques et la modernisation des réseaux de transport et d’électricité. 

Les investissements publics et privés sont donc essentiels à la réussite de la mise en œuvre du Green Deal. Pourtant, l’UE ne dispose toujours pas d’un outil cohérent pour mesurer annuellement les investissements climatiques dans l’économie. Ce rapport d’I4CE estime les investissements annuels en économie réelle nécessaires pour atteindre les objectifs fixés par les décideurs politiques de l’UE dans ce mandat pour les secteurs de l’énergie, des bâtiments et des transports. Il évalue ensuite les investissements réels réalisés dans ces mêmes secteurs au sein de l’économie de l’UE. Il en déduit une estimation du déficit d’investissements climatiques dans l’économie de l’UE. 

La matinée prévoit les interventions de :

  • Jean Pisani-Ferry, président du conseil d’administration d’I4CE sur l’importance des investissements dans le domaine du climat
  • Clara Calipel & Thomas Pellerin-Carlin d’I4CE
  • Jeromin Zettelmeyer (Bruegel), Frauke Thies (Agora Energiewende)
  • Pascal Canfin (eurodéputé, président de la Commission environnement du Parlement Européen), Kurt Vandenberghe (Commission européenne) et Carolin Nerlich (Banque centrale européenne)

👉🏽 Informations et inscriptions sur https://www.i4ce.org/evenements/lancement-premiere-edition-rapport-deficit-investissement-climat-ue/


Le Lierre reçoit le 7 mars la docteure en philosophie et autrice Céline Marty pour parler de son livre “Travailler moins pour vivre mieux”.

Par un voyage dans les années 1960 à 1980 avec les corpus d’André Gorz, d’Ivan Illich, d’Herbert Marcuse et de Jacques Ellul, nous verrons comment l’histoire des idées de l’écologie politique rejaillit sur le présent et éclaire les débats contemporains autour des transitions – ou ruptures – écologiques et sociales.

Parmi les thèmes saillants, citons d’abord le contenu de la production et son adéquation aux besoins, l’organisation de la production et ses médiations institutionnelles, ensuite la critique des techniques et des institutions par la politisation des choix techniques, pour penser des “outils conviviaux”, mais aussi l’organisation sociale des temps de vie, de travail et de consommation, par la réduction du temps de travail et le découplage du temps de travail et du revenu – thème qui rejaillit aujourd’hui avec l’envie de “ralentir”.


Le Lierre partage également l’initiative d’un café-débat sur la démocratie participative avec Manon Loisel et Nicolas Rio le 19 mars

Convention citoyenne pour le climat, débats publics, assemblées citoyennes… La démocratie participative est souvent présentée comme un moyen de faire avancer la transition écologique. Manon Loisel et Nicolas Rio pensent au contraire qu’elle alimente notre impuissance collective et renforce les inégalités. Il nous faut donc explorer d’autres pistes pour faire entrer l’urgence écologique en démocratie.
Ce café-débat fait suite à la publication de leur livre Pour en finir avec la démocratie participative (résumé dans Médiapart).


Le Lierre s’associe aux Rencontres des pensées de l’écologie, qui ont lieu du 21 au 24 mars à Cluny, autour du thème de la société écologique et solidaire.
Nous organisons une conférence sur la transformation écologique des services publics, avec Cécile Duflot, Sébastien Soriano et Syamak Agha Babaei.

Retrouvez ce programme et les informations d’inscription sur notre site : https://le-lierre.fr/rencontres-cluny-2024/


Le Lierre s’associe à The Shift Project pour inviter ses membres à la journée des rencontres académiques, sur les puits de carbone

​​Consacrées aux enjeux énergétiques, climatiques et d’épuisement de nos ressources, les « rencontres académiques » du Shift réunissent une fois par an un réseau transdisciplinaire d’experts et de chercheurs travaillant sur ces thématiques.
Les politiques climatiques se tournent vers les émissions négatives pour atteindre l’objectif d’émissions nettes zéro, rendant nécessaire une compréhension approfondie de l’impact des actions intersectorielles sur les puits de carbone. Selon l’ensemble des scénarios climatiques de référence, même en adoptant toutes les solutions visant à réduire les émissions de dioxyde de carbone provenant des combustibles fossiles, une quantité résiduelle d’émissions devra être capturée par les puits de carbone.
Si vous êtes curieux quant au potentiel des puits de carbone pour atteindre nos objectifs climatiques et si vous souhaitez explorer les différentes solutions en matière de séquestration du carbone, inscrivez-vous à cette journée académique qui réunira des chercheurs, des experts de l’industrie et des décideurs politiques qui partageront leurs points de vue et leurs analyses. Le programme est ici et le lien pour les inscriptions est ici.


Conseil de lecture

Agathe Cagé, politologue, que nous avions reçue en avril 2023 pour une rencontre à Paris, publie un nouvel essai “Classes figées – Comprendre la France empêchée” .

La France n’est plus une société de classes moyennes. Elle est devenue une société de classes figées. C’est autour de la capacité sociale la plus inégalement répartie que se structure aujourd’hui la société : la possibilité de réagir face aux risques, aux incertitudes et aux crises.
Assommées d’injonctions à la résilience, les classes figées sont privées dans les faits de toute capacité d’adaptation autre que l’acceptation de la dégradation de leur situation. Elles sont empêchées dans presque tous leurs déplacements, dans leur relation au travail, dans la construction de leur avenir et de l’avenir de leurs enfants, dans leurs ambitions comme dans le choix de leur cadre de vie. Elles doivent affronter des difficultés quotidiennes de mobilité et subir des pertes de temps massives dans un monde où les distances se sont pourtant raccourcies et où les rythmes sont en constante accélération. Penser la France comme un pays de classes moyennes, c’est faire preuve, au nom de la mauvaise force de l’habitude, d’une cécité qui n’est pas sans conséquences politiques. La France des classes figées a en effet besoin de se voir proposer une ambition nouvelle afin de retrouver de la mobilité, du temps, de l’espoir et des perspectives.


Outre ces événements, l’ensemble des membres du Lierres sont invités aux événements prévus dans nos groupes locaux (notamment à Paris, Lyon, Bruxelles, Rennes et Washington), à participer à la création de nouveaux groupes locaux à Dijon et à Toulouse, et à participer aux réunions de nos groupes thématiques existants ou en cours de constitution (sur les mobilités, l’Aménagement du territoire et la Santé & Sécurité sociale). Toutes les dates et tous les contacts sont dans les newsletters envoyées aux membres.