Les écologistes à l’épreuve du pouvoir |
Dans son édition de Décembre 2021, Le Monde Diplomatique revient sur l’exercice du pouvoir par les écologistes en Europe, en particulier en France et en Allemagne avec un constat général : marginalisée il y a 50 ans, l’écologie est désormais partout, dans les médias, en entreprise, et même au pouvoir en Allemagne et dans plusieurs grandes villes françaises. Cette montée en puissance cache plusieurs paradoxes. Derrière le terme d’« écologie » se cachent diverses visions du monde, assez différentes de celle de René Dumont, premier candidat écologiste à la présidence de la République Française. Ainsi, quand LVMH s’en réclame, c’est pour la considérer comme un vecteur de compétitivité, dans le cadre du système de production capitaliste. Par ailleurs, alors même que les dérèglements climatiques s’accélèrent et touchent en premier lieu les classes populaires, EELV et les Grünen en Allemagne ont doublement suivi une trajectoire inverse. D’une part, ils se sont recentrés sur l’échiquier en participant aux exécutifs de centre-gauche à l’échelle locale et nationale, et ont vu leurs réalisations se placer à la remorque des mouvements associatifs et militants. D’autre part, ces deux partis sont très majoritairement plébiscités par les classes aisées plutôt que par les classes populaires. C’est que les écologistes sont donc pris en tenaille entre l’urgence climatique d’une part et le fait qu’ « en Occident, l’acceptation du système économique et de ses grandes institutions tient lieu de ticket d’entrée dans l’arène politique ». Les formations écologistes s’exposent ainsi aux risques de banalisation et de ringardisation. Tandis que les mouvements tels qu’Extinction Rebellion captent l’attention des médias et de la jeunesse avec leurs actions spectaculaires, les partis écologistes sont renvoyés à leur faible radicalité et à leur relative inaction au pouvoir. Dans ce dossier de cinq pages, deux autres articles se penchent sur le bilan écologique de la ville de Grenoble ainsi que sur la matrice idéologique des écologistes en matière de relations internationales. L’article est en ligne ici. |
« L’écologie, c’est la nouvelle lutte des classes » Afin de remédier à l’impuissance politique face à l’urgence climatique et de remobiliser une écologie qui oscille souvent entre la moralisation et l’ennui, le philosophe et sociologue français Bruno Latour repense la notion de conflit social. Il l’évoque dans un entretien au Monde, à quelques semaines de la sortie d’un « Mémo sur la nouvelle classe écologique ». Morceaux choisis : « Les élites libérales croient toujours à l’idée d’une planète modernisée à l’ancienne. Elles attendent la “Reprise”, comme une sorte d’invocation du dieu Progrès » ou encore « L’écologie n’est pas un sujet en plus des autres. Comme en leur temps la bourgeoisie ou la classe ouvrière, elle aspire à saisir toute l’histoire et à embrasser l’ensemble de ce qui fait le collectif humain ». Une interview passionnante, vivifiante et pleine d’espoir ! |
ADEME & Territoires : oser la sobriété |
Plus de la moitié des Français sont conscients qu’il est nécessaire de changer les modes de vie et d’adopter une consommation plus responsable pour faire face à l’urgence climatique. Les politiques de transition écologique nous invitent en effet à repenser nos façons de consommer et nos modes de production vers plus de sobriété, qu’elle soit numérique, énergétique, matérielle. Une notion que les collectivités sont invitées à s’approprier dans leurs projets de territoire avance l’ADEME dans son dernier magazine. L’article en ligne : ici |
Le rapport des Français à la démocratie |
Si 83% des Français se déclarent attachés au régime démocratique, les résultats de l’enquête d’Harris Interactive pour Challenges, conduite auprès de 10 000 personnes, dévoilent des résultats plus inquiétants sur ce que peut-être l’opinion des Français sur notre démocratie : 54% seulement estiment que la démocratie fonctionne bien plus d’un Français sur quatre (29%) doute de la sincérité des élections et scrutins L’institut Harris en conclut que le cœur des Français bat à un rythme asynchrone à celui de la démocratie. Les résultats de l’enquête publiée début décembre sont accessibles ici. Dans le même temps, une enquête IFOP a été menée (auprès d’un plus petit échantillon de 1 009 personnes) et conduit à des résultats relativement similaires. En voici la synthèse : Les Français font un constat assez sévère sur l’état de la démocratie en France depuis le début du quinquennat d’Emmanuel Macron, un mandat marqué à la fois par la crise des Gilets jaunes, les restrictions liées au COVID et surtout par une progression importante de l’abstention, que ce soit aux élections locales mais aussi nationales. L’étude montre qu’une part majoritaire de la population ne se retrouve plus dans la démocratie française actuelle, à la fois au sein des catégories sociales populaires mais également au sein de catégories politiques que l’on ne retrouve plus seulement aux extrêmes mais à droite plus largement, renforçant ainsi l’idée d’une rupture entre une « classe dominante » et la majorité de la population. Face à ce problème, les Français s’attachent au renforcement de la démocratie par des outils de démocratie directe et participative comme le référendum, et par l’éducation civique centrée sur la participation. Réputés Jacobins, ils se montrent pourtant très largement favorables à l’adaptation de la prise de décision locale à la spécificité de chaque territoire. Enquête complète : ici |
La Cour des comptes se penche sur l’investissement public local… Quels enseignements pour la transition écologique ? Le rapport 2021 de la Cour des comptes sur les finances publiques locales a pour thème de gestion l’investissement public du bloc communal. Un rapport à considérer au regard des enjeux de transition écologique. Le bloc communal, en effet, demeure le premier investisseur public avec près de 193 Md€ d’immobilisations au cours du dernier cycle de mandat 2014-2019. Les très fortes lacunes de l’information financière disponible (nomenclature comptable, bilans, insuffisances de la présentation fonctionnelle) sur les choix d’investissement limitent les possibilités de pilotage et de mise en œuvre de stratégies territoriales. Cette absence de lisibilité pèse, notamment, sur la bonne articulation des PCAET territoriaux avec les ambitions de la stratégie nationale bas carbone. La Cour souligne les enjeux à venir dans le domaine de l’eau et de l’assainissement, mais s’inquiète de l’expansion continue et non maîtrisée du réseau de voirie. Enfin, la Cour constate la généralisation des démarches de maîtrise des consommations d’énergie parmi les collectivités contrôlées. A signaler également, dans une première partie, les réserves formulées concernant la généralisation des contrats de relance et de transition écologique (CRTE). https://www.ccomptes.fr/fr/publications/les-finances-publiques-locales-2021-fascicule-2 |
Cadeau, c’est Noël ! Un tiers des Français disent offrir moins de cadeaux de Noël qu’il y a 2 ou 3 ans, et ce autant par contrainte financière que pour limiter leur empreinte environnementale, nous explique l’ObSoCo. L’Observatoire Société & Consommation est une société d’études et de conseil en stratégie née en 2011 de la conviction que nous sommes en train de vivre une période de transformation profonde du modèle de développement des sociétés occidentales. L’article complet est ici. |